Un peu d’histoire

Mesquer autrefois : le bourg, Quimiac en Mesquer, Kercabellec, les marais…

C’est en 1907, qu’Estève Camaret fait construire cette maison à Mesquer où il est né. Il est capitaine au long cours et maître au cabotage, alors il veut un style qui se distingue des autres maisons basses de paludiers, de pêcheurs ou de douaniers : c’est la tradition ici, à Kercabellec, ou ailleurs sur la côte. Construite en pierres de taille sur 4 niveaux, cette maison, dite de Cap-Hornier, domine les marais salants du Mès alimentés par l’étier de Ker-croisé.

 Le sel et son commerce font la fortune de Kercabellec qui compte encore à cette période plus de 40 douaniers et traite dans son port d’échouage 150 à 200 navires qui viennent charger le sel du bassin du Mès.

Le métier de marin n’est pas sans risques. Le 26 novembre 1906, Estève Camaret et 3 autres hommes d’équipage font naufrage avec toute la cargaison de sel en provenance d’Ars-en-Ré, à l’entrée du port de Fécamp en « Seine-Inférieure ». La mer est mauvaise ce soir là vers 21h15, l’entrée est connue pour être délicate. Le navire, un sloop de 57 tonneaux est drossé sur la plage à 100m de l’entrée. Les secours sont donnés, l’équipage est évacué par va-et-vient sur la plage le canot de sauvetage ne pouvant accoster, et vers minuit les objets sensibles sont retirés. Mais le navire ne pourra pas être renfloué, la cargaison est perdue et le sloop sera démantelé sur place et vendu par lots.

Estève et Victorine Camaret seront les premiers propriétaires de la maison jusqu’en 1932. C’est Ernest LEBIGRE, grainetier à Nantes, qui achète la maison et la revend en 1951 couvrant ainsi l’occupation allemande, Mesquer étant dans la poche de Saint-Nazaire libérée le 11 mai 1945.
Durant l’Occupation, des officiers allemands responsables du secteur y étaient hébergés. Des témoignages, parfois contradictoires rapportent que la maison aurait été enduite pour la dissimuler et ainsi la protéger des bombardements. Un « symbole » de l’occupant aurait été peint sur le pignon sud.
Après-guerre, les familles Barbaud et Laot se sont succédées jusqu’en 2011.

En 2013, des travaux de rénovation et d’agrandissement furent entrepris.
Le défi de cette extension était de bénéficier de volumes plus contemporains, plus ouverts et lumineux tout en respectant cette « vielle dame » de plus de 100 ans d’âge. Pour cela, des rappels d’éléments architecturaux, de matériaux anciens et la mise en retrait de l’extension ont permis une cohabitation harmonieuse et valorisante, sans que l’une domine l’autre.